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Une RCH... et après ?

Ensemble, c'est tout.

9 Mars 2020 , Rédigé par Une rch... et après ?

A tout ces autoproclamés psychologues/coach de vie, ces amis, ces simples rencontres éphémères qui m'ont demandé : "As-tu déjà réfléchi à la raison pour laquelle tu es tombée malade ? Psychologiquement je veux dire ? ". "Parce que c'est sûr, c'est l'expression d'une blessure profonde de ton psyché dans cette vie, durant ton enfance, ou la vie de tes parents. C'est sûr. Tu n'as jamais travaillé là-dessus avec ta psy ? Et avec tes parents, c'est comment ? C'était comment ?" sous-entendu "Vas-y, j'ai 5 minutes à te consacrer et je pense que je vais résoudre ton problème."

Sous-entendu aussi, il y a forcément quelqu'un de responsable de ce qui m'arrive : une réponse simple et évidente. Mais bizarrement, avec ma psy, diplômée de médecine avec une spécialité en psychiatrie (comme avec les autres bons thérapeutes que j'ai pu rencontrer par la suite - parce qu'il y en a aussi eu des un peu tordus !), aucune réponse évidente n'est apparue. C'est sûr, pendant 5 ans, le suivi à surtout consister à faire que je continue à avoir envie de vivre malgré tout ce que m'imposait la maladie... De réussir à affronter certains médecins "indispensables" à ma prise en charge mais profondément dénués de ce petit peu de compassion qui les auraient rendus plus humains (mais aussi plus vulnérables). A gérer la crise en somme... car crise il y avait. 

Alors, bien sûr, au fil de ces séances, sans objectif précis finalement, certains traits, pointillés peut-être sont apparus pour me permettre de comprendre qui j'étais, qui je suis et comment je fonctionne. Continuer à se regarder quand on aurait seulement envie de regarder ailleurs, de penser à autre chose, de se changer les idées face à un quotidien beaucoup trop violent et trop douloureux.

Maintenant que je sors la tête de l'eau, que je n'ai plus à me battre au quotidien pour vivre, survivre et surtout avoir envie de vivre, maintenant que la vie m'offre ce répit qu'il m'arrivait d'imaginer seulement dans un repos éternel, j'ai enfin le temps de me concentrer sur cette question, autour de laquelle tout tourne finalement toujours "Pourquoi ?". Je continue à voir une psy, donc, (psychologue cette fois. Non par choix mais parce que les psychiatres sont trop peu nombreux et sur-sollicités et je suis super contente de son approche). Car il est évident que j'aimerais trouver une réponse toute simple à cette question toute simple. Que ce serait hyper satisfaisant pour mon esprit. Pouvoir concentrer toute ma colère, toute ma frustration sur un élément, une personne, un acte, une chose. Mais je me rends compte que je ne répondrai jamais à cette question pourtant si simple en apparence... en apparence seulement. Non, je ne saurai jamais ce qui, dans cette vie, dans une vie antérieure ou dans celle d'un de mes ancêtres a transmis à mon âme/corps ce quelque chose qui a déclenché ma maladie. Et si je n'espère plus répondre à cette question, ce n'est pas tant parce que je n'ai pas les moyens d'accéder à cette information que parce que cette information n'existe pas. Penser qu'un lien de causalité direct existe entre toutes choses est beaucoup trop réducteur et ne permet pas d'appréhender la complexité de notre psyché, aussi bien dans nos blocages et nos traumatismes que dans notre capacité à les dépasser.

En revanche, j'apprends beaucoup sur moi, sur ma façon d'appréhender les choses. Sur la manière dont je me suis construite. J'apprends à m'observer, à m'écouter pour voir les mécanismes que j'entretiens et qui me font souffrir. J'apprends à comprendre sans accuser, sans culpabiliser. J'apprends à observer cette complexité. Et je réponds donc, partiellement à ce "Pourquoi ?". J'apprends beaucoup sur les autres aussi. Et j'apprends grâce à eux. Je prends conscience de ce qui nous distingue. De toutes ces composantes qui font notre unicité. De la complexité de notre construction mentale, qui bien que se déroulant principalement pendant l'enfance et l'adolescence, est en perpétuel ajustement. Et je m'ajuste. C'est principalement ce que je fais d'ailleurs. Je me réajuste pour me correspondre à nouveau. Pour rattraper et faire coïncider toutes les parties de mon être, celles qui ont avancé de force et celles qui ont été oubliées en chemin. Me rassembler, me recentrer, me retrouver. Moi. Maintenant.

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E
Bonjour, comment peut-on se parler en direct ?<br /> Merci !<br /> Amicalement,<br /> Eric
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U
Bonjour,<br /> Vous pouvez envoyer un mail via le formulaire de contact ou sur l'adresse unerchetapres@gmail.com<br /> A bientôt
N
d'accord sur tout<br /> notamment les questions qui sous-entendent que c'est un peu notre faute si... ça me rend folle!
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U
Merci Nini ! c'est clair que c'est très énervant !