Et si je voulais une stomie définitive ?
Au départ, avoir une stomie s'est imposé à moi comme une nécessité. On devait me retirer le côlon. Pour cela, il fallait faire une stomie, une stomie pro-vi-soi-re. Bon ok. Je n'avais pas le choix, je n'avais pas le temps de réfléchir et en plus c'était provisoire.
Est ensuite venu le moment où j'ai eu la stomie. Acceptation, appropriation, attachement. En prendre soin, pour ne pas souffrir, pour que la peau soit la plus saine possible pour l'intervention suivante. Mais cette stomie, je la détestais. Pour moi, elle était associée à occlusions, sondes, hôpital, douleurs... puis à brûlures, changements, accidents, brûlures. Je n'attendais qu'une chose, le rétablissement de continuité. Il est arrivé. J'ai galéré, j'ai persévéré, j'ai trouvé un rythme et surtout, je n'avais plus de stomie !
Seulement, quelques mois plus tard, un nième rebondissement a mis une nouvelle stomie sur mon chemin. Et cette fois, comme beaucoup le décrivent, c'est arrivé comme une libération. Cette stomie me permettait d'aller mieux, de me sentir mieux, de ne plus souffrir. Et petit à petit, je me suis rendu compte que ma vie n'avait pas été si simple depuis près de 3 ans. Alors oui, j'avais une stomie sur le ventre. Oui, je devais faire un changement tous les jours. Oui, parfois deux (mais rarement). Oui, il y avait une poche sur mon ventre. Oui, je devais vider cette poche, régulièrement, en particulier si je portais des vêtements serrés. Oui, l'odeur était parfois difficile à supporter. Oui, j'ai parfois eu honte en allant aux toilettes. Oui, c'est plus compliqué pour aller à la piscine ou se mettre en maillot de bain. Mais, je pouvais manger ce que voulais (ou presque), j'ai donc pu reprendre des kilos, des forces. J'ai pu sortir à nouveau. J'ai pu profiter, comme je ne l'avais pas fait depuis 3 ans. Et surtout, surtout, surtout, je n'avais plus mal ! C'est pourquoi, au bout de quelques semaines, je me suis mise à penser qu'avoir une stomie définitive était peut-être une solution, la bonne solution. Et non par dépis, mais vraiment parce que je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis près de 3 ans. C'est à peu près à ce moment là que j'ai fait la connaissance de personnes (que j'admire vraiment beaucoup, entre autre, pour leur combattivité - vous vous reconnaitrez ! ) ayant été opérées, ayant bien galéré et qui ont pris la décision de garder leur stomie définitivement et qui m'ont expliqué pourquoi. Elles m'ont aidé à prendre conscience de toutes les possibilités qui s'offre à moi avec ou sans stomie. Merci !