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Une RCH... et après ?

Escalade et stomie

25 Octobre 2017 , Rédigé par Une rch... et après ? Publié dans #Sport, #Stomie

Escalade et stomie

Bonjour à tous !

Grande nouvelle qui me ravit et m'ouvre de nouvelles perspectives : je peux faire de l'escalade avec ma stomie !

Certes, on m'avait dit que je pouvais faire tout ce que je voulais avec ma stomie mais franchement, je n'y croyais pas vraiment, d'autant que la plupart des fascicules qu'on m'avait donnés présentaient un couple de personnes âgées se tenant la main au bord d'un lac... Que mon chirurgien ne savait pas ce que le snowboard était... Et que sur internet, on ne trouve pas beaucoup d'infos ou de témoignages sur l'escalade et la stomie (en français en tout cas).

Voici donc mon expérience sur le sujet.

Je ne parlerai pas ici de "bloc" parce que c'est, peut-être pour le moment seulement, une pratique beaucoup trop exigeante et traumatisante de l'escalade. Ma sangle abdominale se remet tout juste de toutes ces opérations alors on ne va pas tout faire craquer juste pour le plaisir d'aller voir un chirurgien pour qu'il me mette un filet ou je ne sais ce qu'on fait dans ce genre de cas. Donc parlons d'escalade tranquillou au bout d'une corde, si vous voulez bien.

1) Le baudrier

Le premier problème qui s'est posé à moi, c'est le baudrier.

  1. Puis-je mettre un baudrier ? Est-ce qu'il ne va pas frotter sur ma stomie ?
  2. Puis-je me mettre en tension dans ce dernier sans "perturber" ma stomie ?
  3. Les contraintes sur le ventre ne vont-elles pas décoller mon support, le plier et ainsi générer des fuites ?
  4. En exerçant une contrainte sur le support, ne vais-je pas abîmer ma stomie, la léser ?

J'ai d'abord pensé utiliser un baudrier d'accro (baudrier professionnel), qui a la particularité d'avoir un deuxième pontet au niveau du torse : l'idée est d'avoir le point de tension non plus au niveau du ventre mais au niveau du plexus.

J'ai également pensé au baudrier des enfants type "ouistiti" dont le pontet est également plus haut.

Afin de tester tout ça, je suis allée à la salle, avec mon ancien baudrier "classique" et plutôt bien ajusté au niveau des cuisses (merci les bons petits plats de cet hiver... que j'héberge toujours même après l'été !) et mon assureur préféré. 

J'enfile donc mon baudrier et dépoussière mon cerveau pour m'accrocher à la corde via un noeud digne de ce nom. C'est parti, je me lance à l'assaut de la paroi. Mon objectif atteint - soit un mètre plus haut - la corde tendue par mon assureur et le palpitant en route, je dessers une à une les prises pour me pendre dans mon baudrier. Et là, surprise : la quasi-totalité de mon poids est prise en charge par les cuissardes de mon baudrier. La tension au niveau du ventre est très raisonnable. Aucun frottement au niveau de la stomie car en tension sur le pontet, le baudrier est écarté du ventre. Victoire ! Et même pas besoin de baudrier d'accro ! Mais ça peut rester une option intéressante pour ceux à qui le baudrier classique ne conviendrait pas.

Pour les performances, on repassera, ou plutôt devrais-je dire : " une marge de progression infinie semble envisageable". En effet, pour ma première voie, j'ai fait la moitié d'une voie en 4c (genre 5m). C'était drôle car j'avais au pied des chaussons ultra ajustés (mes anciens chaussons de bloc, non portés pendant 5 ans) qui auraient pu me permettre de grimper dans du 8... pour finalement partir dans du 4 !! Et avoir besoin de défaire instantanément ces chaussons bien trop petits dès le début de la descente, non non, pas arrivée au sol, non, dès le relais ! Eh Eh ! Oh là ! Oh là ! je vous rassure, je n'ai jamais grimpé dans le 8, hein, c'est une expression pour dire que vraiment ils sont trop trop trop trop petits ces chaussons.

Pour les sensations aussi, on repassera. Après une voie et demi en 4c (je suis allée en haut dès mon 2ème essai ! Euh, je me réjouis là ou pas ?), j'avais déjà les bouteilles. Et qu'est-ce que ça fait mal ! Je crois que je n'étais pas très détendue et je serrais les prises un tout petit peu légèrement trop à mon avis. Mais au fil des voies, 4-5 en tout je crois, je me suis un peu dérouillée. La séance suivante, c'était déjà beaucoup plus fluide. A suivre donc. Mais avec une nouvelle paire de chaussons, pour sûr !

Concernant mes sensations au niveau de mon ventre : malgré mes appréhensions, je n'ai ressenti aucune gêne ou tiraillement particulier. Et aucune courbature le lendemain... à cet endroit là, je précise...

2) L'assurage

A la séance suivante, j'ai testé l'assurage. Là encore, rien à dire : je peux assurer. Je suis pataude et ça me stresse mais ça le fait (avec un grimpeur à peine plus lourd que moi car sinon, je pense qu'assurer une chute équivaut à un gros plomb et pour le moment, je pense que ça ferait trop pour mon ventre).

3) Grimper en tête

Dès la deuxième séance, j'ai grimpé en tête. Alors on se détend de suite : dans du 3-4 ! Je n'ai pas encore pris de plomb et je ne compte pas en prendre en fait... parce que je ne suis jamais tombée en tête avant alors maintenant que je me sens fragile comme tout, il n'en est pas question ! Et je pense que là, les contraintes du baudrier sur le support voire sur la stomie pourraient être gênantes ou blessantes.

4) En pratique

J'y suis allée tout doucement et très progressivement. Me pendre dans mon baudrier. Grimper en moulinette dans du très très facile. Grimper en tête dans du encore plus facile. Assurer quelqu'un dans du facile sans risque de chute. Assurer quelqu'un dans son niveau avec risque de chute. Et pas longtemps à chaque fois (certes, je n'ai pas la condition physique de le faire mais je pense que c'est très important). Et surtout, j'ai aussi été très attentive à mes sensations pour être sure de ne pas faire de bêtises.

Pour mes premiers essais, j'ai choisi des horaires où je sais que ma stomie donne très peu, voire pas du tout. J'ai bien vidé ma poche avant la séance. Et j'ai eu à la vider au milieu lors d'une séance en extérieur. Aucun soucis.

J'ai bien vérifié l'état de mon support et de mon ventre après les séances : aucun problème, aucune traces d'irritation ou de décollement de mon support. Et même si ma stomie forme très facilement un prolapsus quand je force ou que je porte des charges un peu lourdes, la séance d'escalade à tout petit niveau n'a pas entraîné ce problème. Je pense qu'avec l'augmentation de la difficulté, j'aurais probablement le problème. A moins que les séances de Pilates que j'ai commencé depuis début septembre, en renforçant ma sangle abdominale me protège à ce niveau-là. C'est déjà ce que j'ai constaté. Je vous en parlerai bientôt.

En résumé :

      - Grimper en moulinette : Validé !

      - Assurage : Validé !

      - Grimper en tête : Validé !

Alors maintenant, il n'y a plus qu'à !

Ps : Ceci ne concerne que mon expérience personnelle. J'imagine que le positionnement et la forme de la stomie et du ventre autour de la stomie ont une grande importance dans le confort et même la faisabilité de l'escalade. Une ceinture de protection peut aussi peut-être aider, je n'en ai pas ressenti le besoin. 

Ps bis : Ce n'est pas moi sur la photo !

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